Lundi 11 Avril, dans le cadre de « Jazz à la Java », Gérard TERRONES a proposé une soirée autour de Jean-François PAUVROS, guitariste aventureux dans la lignée du free jazzman américain Sonny SHARROCK. En première partie, il était annoncé un duo avec le batteur Edward PERRAUD mais ce fut en fait un trio avec la présence de Daunik LAZRO, saxophone baryton. Jean-François PAUVROS, au jeu atypique et aux sonorités hors du commun, et Edward PERRAUD, capable de jouer dans tous les styles de musique, ont fait preuve d’une belle complicité dans leur expression libre et spontanée, Daunik LAZRO paraissant un peu en retrait par rapport à ses partenaires. Lors du second set, comme cela était programmé, Elise CARON, voix et flûte, s’est jointe au trio et grâce à son sens aigu de l’improvisation elle a su être parfaitement en phase avec ses trois compères, Daunik LAZRO se montrant, cette fois-ci, plus présent. Au final, nous avons eu droit à une excellente soirée d’improvisation qui a ravi le public.
Retour aux « Banlieues Bleues ». Comme c’est original !
Mardi 12, c’était une « soirée de dames » à l’Espace 1789 à SAINT-OUEN (93). Au programme, d’abord la chanteuse britannique ALA.NI (rien à voir avec Serge GAINSBOURG et France GALL, hum !) et ensuite, la « grande prêtresse du groove », Meshell NDEGEOCELLO, que je souhaitais tant entendre. Alléchant sur le papier, pas autant en direct ! ALA.NI dont le talent vocal est indéniable, a un timbre « néo-rétro » nous ramenant aux années 50. Avec un accompagnement minimaliste, une guitare (Rob UPODEGRAFF) et une harpe (Claire GLACO PLAICE), ses chansons douces ont conquis le public. L’interprétation de « Parlez-moi d’amour » pour clore le set n’a manqué ni d’émotion ni d’humour. Il est seulement dommage que dans son souci de plaire au public, notre charmante chanteuse nous ait gratifiés d’une scénographie maniérée. Lorsqu’on a autant de talent, inutile de sur jouer ! Puis ce fut « l’entrée en scène » de cette grande figure de la « Great Black Music » qu’est Meshell NDEGEOCELLO. Autant dire tout de suite que j’ai cru assister à un « show d’autiste ». Certes, cela fait partie du personnage m’a-t-on dit. Certes, elle est malade selon des informations fiables. On aurait pu lui dire qu’elle se produisait en « live » ! De surcroît, je n’ai pu me débarrasser d’une désagréable impression de monotonie due, sans doute, au jeu restrictif des accompagnateurs : Chris BRUCE, guitares, Jebin BRUNI, claviers, et Abraham ROUNDS, batterie. Et pourtant, la voix et le jeu de basse sublimes de « Madame » étaient bien là. Seuls les soucis du claviériste avec son installation électronique ont apporté, en début de concert, une note divertissante ! On a eu droit deux fois à la présentation des musiciens et à un signe de la main à la fin du set et à un autre à l’issue du rappel. Bouh !
Jeudi 14, à l’Atelier du Plateau, c’était le trio « ION » avec lequel, dès les premières notes, je me suis senti des atomes crochus. Ceci pour les amateurs de calembours ! Olivier LETE, basse électrique, Aymeric AVICE, trompette, et Philippe LEMOINE, saxophone ténor, ont interprété une musique à la fois écrite et improvisée, ouverte et créative. Cette formation est à suivre assurément. Pour conclure je ne peux m’empêcher de dire que j’ai été, une fois de plus, fortement impressionné par la prestation d’Aymeric AVICE qui a décidément tout d’un grand.
Vendredi 15, le festival devait se terminer par une soirée « Afro-funk et Voodoo beats » à laquelle je n’avais pas prévu d’assister. Mille excuses.
A bientôt pour d’autres aventures.
Olivier BENIZEAU