Jeu de mots facile j’en conviens. Alors le voici le grand évènement politique pour réveiller une campagne des élections présidentielles plutôt atone. Pendant que HAMON cherche à convaincre ses amis de gauche de se rallier à son panache blanc, pardon rose, au lieu d’aller sur le terrain pour convaincre ses compatriotes ; pendant que MELENCHON joue les fiers comme Artaban ; pendant que FILLON tente de faire oublier ses casseroles ; pendant que les petits candidats vont à la pêche aux parrainages ; eh oui, alors qu’il ménageait jusqu’à présent son effet de surprise avec la légèreté d’un éléphant entrant dans un magasin de porcelaine, BAYROU vient d’annoncer son ralliement à MACRON. Il aurait même posé ses conditions, toutes acceptées par notre candidat « providentiel » dont on ne cerne toujours pas les contours de son programme.
Ce ralliement est-il une affaire ? Peut-on réellement faire confiance à un spécialiste de la volte-face, un coup à droite, un coup à gauche ! Sacré BAYROU, lui qui comme Ministre de l’Education Nationale dans les années 90, avait réussi à mettre dans la rue un million de manifestants contre sa réforme de la Loi FALLOUX, rejetée de tous les bords et qui plus est par le Conseil Constitutionnel lui-même.
Ralliement de poids pour MACRON ? Même si le MODEM, parti de BAYROU, a tenu son dernier congrès dans une cabine téléphonique, son leader est encore une voix qui compte dans le paysage politique français, ce qui en dit long sur la vacuité actuelle de la pensée politique hexagonale. Selon les instituts de sondage dont la fiabilité appelle désormais à la plus grande prudence, MACRON stagnerait et même reculerait. L’arrivée de BAYROU va-t-elle entraîner un frémissement vers le haut ? Les jours, les semaines, les mois à venir nous le diront. On saura si BAYROU est un renfort ou un boulet pour le candidat de la méthode Coué.
Les socialistes parlent d’un virage à droite, les Républicains n’ont pas de mots assez forts pour commenter la décision de leur ancien allié intermittent. A ceux qui seraient tentés de parler de virage au centre on pourrait leur objecter que dans ce cas cela s’apparente bigrement à du surplace !
Ne trouvez-vous pas que cette campagne électorale est décidément passionnante ?
Notre Marine nationale s’en frotte les mains pendant ce temps-là, elle qui a refusé de se voiler pour rendre visite au grand Mufti du Liban pendant que dans le même temps, les turpitudes de son parti étaient une fois de plus dévoilées !
Gabriel BERARD