Mardi 17 mai 2016, Vincent Crouzet a rencontré le public et présenté son dernier ouvrage « Radioactif » à la Librairie Jonas, dans le 13eme arrondissement de Paris.
« Radioactif » publié aux éditions Belfond en avril 2014 est un thriller palpitant et très bien documenté.
Le roman est né d’une rencontre à Londres entre Vincent Crouzet et Saifee Durbar, un homme d’affaires indo-pakistanais, ancien conseiller de l’ex-Président centrafricain François Bozizé.
Au fil de l’histoire racontée par Vincent Crouzet le public, de plus en plus stupéfié, a multiplié les questions. Quand Saifee Durbar a demandé de rencontrer l’écrivain, c’est-à-dire fin 2009, Durbar était soupçonné d’escroquerie et déjà condamné par la justice française. En 2009 il faisait l’objet d’une procédure d’extradition de Grand Bretagne vers la France.
Durbar été un des témoins-clés de l’affaire Uramin, il se sentait en danger et voulait s’exprimer sur ce qu’il considérait un affaire d’Etat. Il se sentait en danger, son avion aurait été trafiqué… Peu convaincu par les propos du roublard notoire Crouzet n’avait qu’une envie : rentrer chez lui mais Durbar l’a convaincu à écouter son histoire et à la répéter à qui de droit. L’escroc était prêt à se livrer à la justice mais à ses conditions : « Dis-leur que je me livre comme prisonnier. Ils doivent aménager ma peine, au mieux. Voilà, je te demande ça : tu es mon messager ». Le 2 décembre 2009, Durbar est extradé et emprisonné au quartier VIP de la Santé. Le 18 février 2010, il en est sorti, sous bracelet électronique. Le 16 septembre de la même année, il a été autorisé à quitter la France. Il n’a donc jamais purgé sa peine de trois années fermes.
Vincent Crouzet est avant tout un écrivain. « Je ne suis pas un lanceur d’alertes, ni un militant » comme il le dit lui-même.
De cette rencontre pour le moins romanesque est né le roman « Radioactif » désormais appelé le roman de « l’affaire Areva-Uramin ».
« Paris, Londres et l’Afrique. De l’uranium et des sommes d’argent phénoménales. Entre corruption et crime organisé, vérité et mensonge, Radioactif nous révèle les dessous d’une affaire d’État. Placardisé par la DGSE, le service secret français dont il est un des agents, le colonel Montserrat est envoyé à Londres dans le plus grand secret. A sa stupéfaction, il y rencontre un des plus dangereux ennemis de la France en Afrique, un homme d’affaires sulfureux et tout puissant dans le domaine de l’uranium, le fascinant Fahad Singh, dit Le Radjah, qui a des révélations à lui faire : il détient la preuve que de faramineuses rétro-commissions ont été versées à l’occasion du rachat par la France de concessions minières africaines. 2 milliards de dollars ont disparu dans la nature ou plus vraisemblablement dans les poches de hautes personnalités politiques françaises et africaines ».
L’histoire aurait pu s’arrêter là, avec un beau thriller, mais… dans Radioactif, Vincent Crouzet a mit le doigt sur les dessous de l’affaire UraMin, un affaire dont il a été en quelque sorte « témoin » en jouant le rôle de messager de Durbar. Un témoin interrogé dans le cadre de l’enquête préliminaire. C’est la première fois que on auditionne en premier un romancier.
L’histoire de l’achat d’UraMin de la part d’Areva remonte à 2007. Une affaire d’Etat, une catastrophe financière pour le groupe nucléaire, une histoire de rétro-commissions, de délit d’initié, de corruption… qui éclate enfin au grand jour avec la récente mise en examen de l’ancienne présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon qui fait suite à la dénonciation à la Justice de la part de la Court des comptes. Les zones obscures de l’affaires sont innombrables.
Luisa Pace